Expo 58, de Jonathan Coe
« Ici,
pendant les six prochains mois, convergeraient tous les pays dont les
relations complexes entre conflits et alliances, dont les histoires
riches et inextricablement liées avaient façonné et continuaient de
façonner la destinée du genre humain. Et cette folie
éblouissante était au cœur du phénomène, gigantesque treillis de
sphères interconnectées, impérissables, chacune emblématique de cette
minuscule unité mystérieuse que l’homme venait si récemment
d’apprendre à fissionner : l’atome. Cette vue seule lui fit battre
le cœur. »
Thomas Foley, un jeune trentenaire, mène une vie paisible en Angleterre, à la fin des années 1950. Son existence bascule lorsque sa hiérarchie décide de l'envoyer à l'Exposition Universelle de Bruxelles, en 1958. Thomas défendra l'identité anglaise au travers d'un pub, le Britannia. Mais, sur fond de guerre froide, il sera avant tout confronté à la marche vers la modernité, au cosmopolitisme et aux tensions entre les différentes nations. Les quelques mois passés en Belgique lui feront entrevoir une autre existence possible.
Avec son dernier roman, Jonathan Coe nous fait ainsi voyager dans le temps et nous ramène à la fin des années 1950. Il plonge son lecteur au coeur de l'Exposition Universelle et met en valeur les relations ambiguës qu'entretiennent les nations. Il y a un petit côté "roman d'espionnage" légèrement décalé. Avec humour, il met également l'Angleterre face à ses contradictions, et notamment à son aversion pour le progrès. Thomas, son personnage est un grand naïf, et l'on s'amuse beaucoup à ses dépens, mais il suscite aussi la sympathie. Il est confronté à ses frustrations et se trouve forcé de faire des choix.
Le dernier Jonathan Coe est donc un excellent cru, dépaysant et bourré d'humour grâce à un personnage délicieusement naïf. Vous le trouverez évidemment à la médiathèque.