Le journal malgré lui de Henry K Larsen, de Susin Nielsen
« Quand
on est petit, on peut se balader tant qu’on veut la braguette ouverte.
On peut dire aux gens toutes les
choses bizarres que l’on sait. On peut chanter en public. On peut
aller au parc avec un collant blanc par-dessus son pantalon et se
prendre pour le Danois ou n’importe quel autre champion de la
Ligue planétaire de catch. Je le sais, parce que Jesse et moi le
faisions tout le temps, avant. Mais quand on grandit, tout change. On
apprend qu’il est préférable de passer inaperçu. Je sais que
je ne peux rien changer à mes cheveux bêtement roux ni à mes bêtes
tâches de rousseur. En revanche, je peux éviter de me faire remarquer. »
La Rentrée littéraire existe aussi pour les adolescents, et le "Journal malgré lui de Henry K Larsen" de la canadienne Susin Nielsen en est l'un des titres marquants. Ce roman, primé au Canada, met en scène Henry, un jeune collégien qui a emménagé dans une nouvelle ville avec son père, suite à un évènement traumatisant dont la révélation progressive constitue le fil rouge du récit. Son psychologue l'incite à rédiger un journal intime pour extérioriser des émotions qui refusent de sortir de sa bouche, qui le poussent à se murer dans une attitude de robot. Malgré ces difficultés, Henry tente de s'adapter à son nouveau collège.
Ce roman aborde un sujet difficile et qui peut néanmoins faire partie du quotidien de n'importe quel adolescent : le harcèlement à l'école. L'auteure évoque la difficulté d'être différent lorsqu'on entre au collège. Malgré ce thème, le roman n'est jamais pesant, Henry raconte ses journées avec beaucoup d'autodérision, ce qui donne de la légèreté au récit. On suit avec plaisir son intégration dans son nouveau collège, ainsi que ses rapports avec ses nouveaux voisins. Cela donne un roman drôle et émouvant, pour les plus de 12 ans, que vous trouverez à la médiathèque.