Vidure de Denis Donikian
Vidures est la représentation de la vie entre allégorie et réalité de l'Arménie,
métaphoriquement représentée comme une énorme décharge, placée entre le
cimetière et la capitale Erevan au pied du Mont Ararat. Dans ce terrible
lieu de misère physique et morale habite une humanité dolente,
chiffoniers désespérés et pittoresques, emplis de vie et de sagesse. Ils
représentent le peuple arménien vital et positif qui s'oppose aux
représentants corrompus et immoraux de la police et de l'administration
de l'Etat.
Victimes prédestinées d'une société en décomposition, après plusieurs
années d'immobilisme soviétique et, à l'ouverture d'une nouvelle ère de
faux libre marché, ils ont encore la force de donner un petit mais
néanmoins formidable espoir pour s'opposer aux forces du mal: l'amour
d'autrui, le partage et la solidarité, ancien message de l'Arménie
chrétienne...
Le roman dénonce de façon plus générale des vérités trop souvent oubliées de la barbarie et de
la pauvreté dans le monde, des vérités que l'on a rarement l'occasion de
lire.
C'est un récit choral, avec des intermèdes de choeurs de tragédie
grecque, des dialogues mordants, des coups de théâtre presque épiques et
l'espoir de ceux qui tentent de résister.